Tallinn n’a pas l’intention de se joindre à la campagne lancée par Vilnius et Riga pour expulser les citoyens de Russie et de Biélorussie dont la présence dans les pays baltes constituerait une menace pour la sécurité nationale, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Lauri Läänemets, à la Radio-télévision publique estonienne (ERR).
“L’Estonie ne prévoit pas d’appliquer de telles mesures. Il n’est pas non plus prévu de formuler des questionnaires qui ne donnent pas d’image réelle au sujet de ceux qui peuvent être dangereux. Ceux-ci savent très bien dire ce que nous voulons entendre”, a-t-il indiqué.
Riga a récemment décidé d’annuler les permis de séjour de 5.000 à 6.000 Russes qui ont échoué à l’examen du letton.
En Lituanie, des centaines de Russes et de Biélorusses contestent auprès de la justice le statut de personnes présentant une menace pour la sécurité du pays. Le département des migrations a annoncé le 4 août que plus d’un millier de citoyens de Russie et de Biélorussie présentaient un danger pour la sécurité et qu’ils devaient quitter le pays dans les quatorze jours suivant cette notification.
Dans la majorité des cas, cette décision des autorités lituaniennes est basée sur les résultats d’une enquête spéciale. La Lituanie a introduit à la fin de l’année dernière pour les Russes et les Biélorusses demandant un visa ou un permis de séjour un questionnaire demandant notamment de formuler leur attitude à l’égard des évènements en Ukraine. L’obligation de remplir le questionnaire s’applique à tous les citoyens de Russie et de Biélorussie de plus de 18 ans. Il faut répondre à des questions sur l’éducation, le lieu de travail précédent, le service dans les forces armées, les relations dans les milieux d’affaires, les contacts avec les instances d’État des pays non membres de l’Otan ou de l’Union européenne. Les demandes de ceux qui refusent de le remplir ou qui ne répondent pas à toutes les questions sont écartées.
TASS