Kiev demande de revenir aux pratiques de la guerre froide dans le commerce avec Moscou

Iermak

Le nouveau plan, proposé par le groupe dit Iermak-McFaul – qui élabore des sanctions contre la Russie – appelle les pays occidentaux à revenir aux pratiques commerciales qui avaient existé au temps de la guerre froide, notamment à rétablir le Comité de coordination pour le contrôle multilatéral des exportations et à annuler la clause de la nation la plus favorisée, indique un rapport publié sur le site du président ukrainien.

“Introduire des droits de douane sur les exportations russes restantes. L’Occident n’applique plus la clause de la nation la plus favorisée à la Russie, tandis que les règles de l’Organisation mondiale du commerce permettent d’établir des tarifs douaniers très élevés. […] Nous proposons de relancer les travaux du Comité de coordination pour le contrôle multilatéral des exportations (CoCom) mis en place par les pays du bloc occidental durant les cinq premières années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, pendant la guerre froide, dans le but d’introduire un embargo technologique contre les pays du Conseil d’assistance économique mutuelle [CAEM, union économique intergouvernementale des pays socialistes]”, indique le document.

Le CoCom a été créé en 1949 par les pays occidentaux pour limiter les exportations de matériels et technologies vers l’URSS et ses alliés. Il a existé jusqu’en 1994. Durant la guerre froide, les pays occidentaux refusaient également d’introduire la clause de la nation la plus favorisée pour l’Union soviétique. Ainsi, aux États-Unis, l’introduction de cette clause était limitée par l’amendement Jackson-Vanik qui n’a été abrogé pour la Russie qu’en 2012.

Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andreï Iermak, et l’ancien ambassadeur des États-Unis à Moscou, Michael McFaul, dirigent le groupe d’experts mis en place à l’initiative du président ukrainien Vladimir Zelenski pour élaborer des propositions aux pays occidentaux sur des sanctions contre la Russie. Le groupe publie régulièrement des “feuilles de route” avec la liste de personnalités et sociétés russes qui doivent, de l’avis de Kiev, devenir la cible de mesures restrictives dans les pays occidentaux. Selon Andreï Iermak, le groupe comprend plus de 50 experts.

TASS