L’UE est critique de la rhétorique belliqueuse de Kaja Kallas contre la Russie (Politico)

Kaja Kallas

La chef de la diplomatie européenne Kaja Kallas est critiquée par certains responsables européens pour son discours guerrier antirusse, écrit le média Politico.

Dès sa prise de fonction à la fin de l’année dernière, elle a déclaré sur X lors de sa visite à Kiev qu’elle souhaitait la victoire de l’Ukraine. Certains responsables de l’UE ont avoué avoir été mis mal à l’aise par ces propos de Mme Kallas, qui avait occupé son poste à peine quelques heures plus tôt.

Les déclarations guerrières de la haute diplomate ne sont pas partagées en particulier par l’Espagne et l’Italie, qui ne considèrent pas que Moscou représente la principale menace pour l’UE. “À en juger par ses propos, il semblerait que nous sommes en guerre avec la Russie, ce qui n’est pas conforme à la ligne [politique officielle] de l’UE”, a confié un responsable européen sous couvert d’anonymat.

Un autre grief présenté à Mme Kallas est le fait qu’elle “se comporte en première ministre”, d’après un diplomate européen. Selon ses critiques, elle ne travaille pas assez sur ses initiatives, notamment en omettant de tenir des consultations préliminaires pour obtenir des soutiens. Par exemple, en réagissant aux propos du vice-président américain James David Vance qui avait déclaré en février que Washington était plus préoccupé par les problèmes internes de l’UE que par la Russie, Mme Kallas a diffusé parmi les États membres un texte de deux pages appelant à compenser l’interruption prochaine de l’assistance militaire américaine à Kiev.

Dans son texte, elle demandait aux pays membres de fournir au moins 1,5 million d’obus d’artillerie, en expliquant que la contribution de chaque pays devait être proportionnelle à son économie. Comme l’écrit Politico, cela signifierait que les grands pays devraient fournir plus d’obus, ce que certaines capitales européennes ont perçu comme une “contrainte”. Mme Kallas a donc fini par céder et revoir son plan, acceptant que la première étape de l’augmentation de l’aide à Kiev pourrait être l’octroi de 5 milliards d’euros pour l’achat d’obus.

Dans le même temps, la chef de la diplomatie européenne a aussi des soutiens, notamment de la première ministre danoise Mette Frederiksen, écrit le média. Quant aux employés du Service européen pour l’action extérieure, ils ne prennent pas trop ces critiques à cœur, notant que l’Estonienne a été choisie pour occuper ce poste “non pour chercher des compromis minimaux, mais pour travailler d’arrache-pied”. “Globalement, nous sommes contents d’elle”, a déclaré un diplomate européen.

TASS