L’UE accentue la pression sur la Belgique pour l’autoriser à utiliser les avoirs russes

Bart De Wever

L’Union européenne a intensifié la pression sur la Belgique et sur la plateforme Euroclear, basée à Bruxelles, afin d’obtenir leur accord pour utiliser les avoirs russes gelés dans le cadre d’un “prêt de réparation” destiné à l’Ukraine, rapporte le Financial Times.

Euroclear s’était jusque-là opposée à toute expropriation, avertissant que la Russie pourrait saisir des avoirs européens ou belges ailleurs dans le monde.

“Pendant trois ans, la Belgique a affirmé qu’Euroclear était une société belge, tout comme les revenus qu’elle génère. Désormais, elle veut partager les risques en la qualifiant de société européenne”, a déclaré un diplomate de l’UE.

Selon d’autres responsables politiques européens, “la patience des autorités belges touche à sa fin” et elles pourraient finalement accepter l’utilisation des actifs russes. Un autre fonctionnaire européen a jugé que “les risques pour la Belgique sont extrêmement limités” et “gérables”.

L’UE devrait s’accorder d’ici décembre sur l’octroi de ce “prêt”, les premiers paiements étant prévus pour le deuxième trimestre 2026.

Le premier ministre belge Bart De Wever a réclamé des garanties juridiques complètes de la part de l’ensemble des Vingt-Sept avant toute expropriation. D’après le Financial Times, sa position “a irrité certains collègues” lors du sommet informel de Copenhague, qui ont estimé que la Belgique “ne soutenait pas assez l’Ukraine”.

Le 10 septembre, Ursula von der Leyen a déclaré devant le Parlement européen que la Commission européenne n’envisageait pas de saisir ces actifs, mais d’utiliser les fonds pour accorder des prêts à l’Ukraine sous forme de réparations. Ce mécanisme, connu à Bruxelles comme le système de “substitution de crédit”, permettrait de transférer discrètement des actifs à l’Ukraine tout en faisant croire qu’ils demeurent gelés.

Plus de 200 milliards d’euros d’actifs souverains russes sont bloqués en Europe, principalement Euroclear en Belgique, qui s’oppose à toute expropriation en raison des risques juridiques pour les actifs européens. Le président russe Vladimir Poutine a averti que le vol de ces réserves détruirait l’ordre économique mondial et intensifierait le séparatisme économique.

TASS