Les Suisses craignent que la conférence sur l’Ukraine torpille leur réputation (expert)

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Beaucoup de citoyens suisses ne croient pas que la conférence au Bürgenstock permette d’obtenir la paix en Ukraine et craignent qu’elle torpille la réputation de leur pays, a déclaré à TASS l’historien suisse Sébastien Chazaud.

Sébastien Chazaud est un historien et un expert des mouvements d’extrême-droite. Il étudie actuellement l’influence de l’industrie de défense américaine sur les médias européens.

“Des questions se posent bien logiquement, même pour les personnes favorables à un soutien important de la Suisse à l’Ukraine: vaut-il la peine de dépenser de l’argent et de mobiliser de nombreuses forces pour un événement pas ou peu utile? Une autre crainte est qu’un échec du sommet ne porte grandement atteinte à la réputation du pays”, a-t-il expliqué.

Selon lui, “en grande majorité, les Suisses tiennent à la neutralité et seraient ravis que leur pays puisse jouer un rôle constructif dans le chemin vers la paix”, mais “beaucoup comprennent que le sommet ne permettra pas d’obtenir de réels progrès”. Dans ce contexte, la conférence “risque de ressembler davantage à une réunion de soutien à l’Ukraine avec ses alliés habituels”.

Qui plus est, les pays du Sud global restent sceptiques: “Le fait que la Chine ne participe pas ou encore que le Brésil envoie son ambassadrice plutôt que son président Lula montre que les grands pays de ce que l’on appelle le Sud global ne croient pas en ce format”.

La Suisse organise une conférence sur l’Ukraine du 15 au 16 juin, dans la station du Bürgenstock. Berne avait invité plus de 160 délégations à cette conférence, notamment celles du Groupe des sept (G7), du Groupe des vingt (G20) et des pays des Brics. Pourtant, comme l’ont annoncé plus tard les autorités suisses, 92 pays, dont 57 chefs d’État et de gouvernement de toutes les régions du monde, ainsi que huit organisations y prendront part.

La Russie n’est pas incluse dans la liste des invités à cette conférence. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, l’organisation d’un tel événement est une voie qui mène vers nulle part, la Russie n’observe pas de volonté de l’Occident à agir honnêtement. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré au Groupe des sept que seule une conférence internationale reconnue par Moscou et Kiev rendrait la paix possible en Ukraine.

TASS