Vedomosti: trois pays de l’UE s’opposent à l’utilisation des revenus des actifs russes pour l’achat d’armes pour Kiev

Ursula von der Leyen

Revue de presse Russie – Service d’information TASS

Comme l’a rapporté Politico, citant un fonctionnaire européen anonyme, lors d’une réunion des ambassadeurs de l’UE le 13 mars, des représentants de la Hongrie, du Luxembourg et de Malte ont exprimé des doutes quant à la proposition d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, d’utiliser les intérêts perçus sur les avoirs russes gelés dans l’UE pour acheter des munitions pour l’Ukraine, écrit Vedomosti.

Selon les détracteurs de l’initiative, celle-ci complique les discussions sur l’utilisation des avoirs russes gelés et des revenus générés par ces derniers. Pourtant, il avait été convenu que ces fonds devraient être utilisés pour la reconstruction de l’Ukraine.

Il n’existe pas encore de base juridique pour la confiscation des avoirs, mais depuis la fin de l’année dernière, l’UE dispose de lois sur l’utilisation des revenus de ces avoirs, rappelle le directeur du Conseil des affaires internationales de Russie, Ivan Timofeïev. Ces revenus peuvent être transférés à l’Ukraine, mais cela ne s’est pas encore produit jusqu’à présent. Selon l’expert, si une décision sur l’utilisation des revenus est prise, elle sera inscrite dans la loi et les banques qui détiennent ces actifs devront s’y conformer.

La plupart des décisions en matière de politique étrangère sont prises à l’unanimité au sein de l’UE. Par conséquent, la perspective de transfert ou d’utilisation des revenus des actifs russes pour acheter des armes et des munitions pour l’Ukraine semble aujourd’hui incertaine. Toutefois, comme le fait remarquer Artiom Sokolov de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou (Mgimo), si la décision a assez de soutien et si elle est soutenue par les États-Unis, elle finira par être adoptée. “Les relations de Malte, du Luxembourg et même de la Hongrie avec la Russie dépendent du vecteur général des relations entre l’UE et Moscou”, souligne l’analyste. Selon lui, même la volonté de la Hongrie d’adopter une approche constructive dans ses relations avec la Russie a ses limites.

Quant à la réticence des pays mentionnés à utiliser les revenus des actifs russes de cette manière, elle s’explique par la crainte de mesures que la Russie pourrait prendre en riposte aux actions de l’UE. “Ces mesures seront particulièrement préjudiciables à ceux qui entretenaient des relations commerciales et économiques actives avec la Russie. Dans le même temps, certaines forces au sein de l’UE sont prêtes à une escalade et pensent que les mesures de rétorsion de la Russie peuvent être surmontées”, résume l’expert.