Moscou est au courant des projets occidentaux d’annoncer la victoire de l’Ukraine

Sergueï Lavrov

La Russie est au courant des intentions de l’Occident de geler le conflit en Ukraine, l’annonçant victorieuse. C’est ce qu’a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse à l’issue des discussions avec son homologue indien, Subrahmanyam Jaishankar.

“En ce qui concerne les fuites sur les intentions de l’Occident de geler le conflit en Ukraine et de la présenter comme la gagnante, on connaît les capacités de l’Occident, principalement les États-Unis, à déclarer des “victoires”, on est au courant de leur “victoire” au Vietnam, en Afghanistan et en Irak”, a-t-il indiqué. “Dans les pays que les États-Unis ont utilisés pour promouvoir leurs intérêts loin de leurs côtes, aucun autre pays n’a connu de meilleurs résultats. De manière générale, ce n’est pas la première fois que les Américains déclarent des “victoires”. Je pense qu’ils le formuleront d’une manière ou d’une autre”.

Le ministre russe des Affaires étrangères a rappelé la façon dont les États-Unis avaient envahi l’Irak en 2003 et annoncé un mois plus tard qu’il y avait eu la “victoire de la démocratie”. “Cela fait 20 ans et où est l’Irak maintenant?”, a-t-il fait remarquer de manière rhétorique. “De même que la Libye qui a fait l’objet d’une “attention” particulière des pays de l’Otan, qui y ont apporté la “démocratie” et détruit l’État”.

“Regardez le Moyen-Orient, ce qui se passe dans la bande de Gaza, dans des conditions où Washington bloque depuis de très nombreuses années tout effort visant à créer un État palestinien conformément aux décisions du Conseil de sécurité de l’ONU”, a-t-il ajouté. “Et si l’on ne s’éloigne pas autant du territoire américain, il y a tout près le pays le plus pauvre du monde, Haïti, dans lequel les États-Unis sont impliqués depuis plus de 100 ans”.

M. Lavrov s’est abstenu de commenter les affrontements à Kiev entre les différentes branches du gouvernement et le commandement de l’armée. “C’est une affaire interne d’un pays qui a perdu son autonomie et qui est gouverné de l’extérieur, alors laissons ceux qui le gouvernent s’occuper de cette question spécifique”, a-t-il souligné.

TASS