Le dossier de la confiscation éventuelle des avoirs russes gelés dans l’Union européenne demeure dans l’impasse, en grande partie en raison des rivalités personnelles entre responsables européens et d’une absence de ligne commune au sein de la direction de l’UE, rapporte le média Politico Europe.
Selon ses sources, la proposition d’accorder à l’Ukraine un “prêt de réparation” s’est heurtée à de nouveaux obstacles après l’apparition de tensions entre le chancelier allemand Friedrich Merz et le premier ministre belge Bart De Wever. En septembre, Friedrich Merz avait publiquement appelé l’UE à procéder à l’expropriation des avoirs russes gelés afin de soutenir Kiev. Parallèlement, Bart De Wever menait des discussions avec plusieurs responsables européens au sujet des avoirs souverains de Moscou. L’initiative publique du chancelier a vivement inquiété Bruxelles. Certains responsables européens estiment que Friedrich Merz “a brûlé les étapes” en dévoilant la proposition avant que Bart De Wever ne s’y associe, provoquant ainsi un différend personnel entre les deux dirigeants.
Par ailleurs, à la veille du sommet du Conseil européen en octobre, l’ambassadeur de Belgique auprès de l’UE, Peter Moors, avait affirmé que son pays n’était pas opposé à la confiscation des avoirs russes. Selon plusieurs sources, cette position n’avait pas été préalablement coordonnée avec le premier ministre belge. Les dirigeants européens ne mesuraient alors pas la fermeté de la position de Bart De Wever, qu’ils n’ont découverte qu’au sommet.
Le journal souligne que les dirigeants européens n’ont toujours pas réussi à rallier Bart De Wever, ce qui retarde l’adoption du plan final sur la confiscation des avoirs russes. Un haut fonctionnaire européen impliqué dans les négociations estime que ces désaccords internes risquent de compromettre la possibilité d’une décision coordonnée au niveau de l’UE.
La Commission européenne a récemment présenté son projet visant à exproprier l’ensemble des avoirs russes gelés en Europe, évalués à 210 milliards d’euros, dans le cadre d’un mécanisme de “prêt de réparation” destiné à garantir le financement de l’Ukraine en 2026 et 2027. Elle a également invité les pays occidentaux non membres de l’UE à rejoindre cette initiative.
Le ministre russe de la Justice, Konstantin Tchouïtchenko, a déclaré à TASS que des propositions concernant la réponse de Moscou à une éventuelle confiscation de ses avoirs avaient déjà été soumises aux autorités fédérales. Le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a pour sa part réaffirmé que la Russie ne laisserait pas de telles mesures sans réponse.
TASS
