Or scythe: l’Ukraine et les Pays-Bas sont défendeurs dans le procès devant la CEDH

Cerf or scythe

L’Ukraine et les Pays-Bas sont défendeurs dans les procédures engagées par quatre musées de Crimée devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) au sujet de l’or scythe. C’est ce qu’a rapporté à TASS Gueorgui Mouradov, vice-premier ministre du gouvernement de la République de Crimée et représentant permanent de la république auprès du président russe.

Lundi, le représentant spécial du président russe pour la coopération culturelle internationale, Mikhaïl Chvydkoï, a déclaré à la TASS que quatre musées de Crimée avaient saisi la CEDH pour contester la décision de transférer l’or scythe en Ukraine. Selon lui, la situation est politisée et il n’y a pas de grands espoirs quant au retour de la collection dans les musées de Crimée.

“La République de Crimée considère comme injuste la décision de la Cour suprême des Pays-Bas de ne pas restituer l’or scythe aux quatre musées de Crimée. Une plainte a été déposée auprès de la Cour européenne des droits de l’homme. Elle concerne deux pays: les Pays-Bas et l’Ukraine. Cette plainte porte essentiellement sur la violation des droits des musées”, a déclaré le responsable.

L’interlocuteur de l’agence a rappelé que les musées de Crimée s’étaient vu refuser la présence de représentants légaux et d’avocats lors du procès. En outre, Kiev n’avait initialement aucun droit sur la collection, a-t-il souligné. “Le deuxième élément de notre rejet de cette décision est lié aux actions politiquement motivées de l’Ukraine visant à se faire restituer les objets de la collection sur son territoire. L’Ukraine n’avait absolument pas le droit d’exiger que les artefacts appartenant à la Crimée lui soient remis, parce qu’ils sont la propriété des musées, et que cela viole la continuité de la collection, et aussi pour bien d’autres raisons. Et les musées ont été privés des moyens disponibles pour protéger leurs droits de propriété”, a expliqué M. Mouradov.

Or scythe

L’or scythe est une collection de plus de 2.000 objets qui ont servi à concevoir l’exposition Crimée: or et secrets de la mer Noire, qui s’est tenue de février à août 2014 au musée Allard Pearson d’Amsterdam. Une situation incertaine est apparue après la réunification de la Crimée avec la Fédération de Russie en mars 2014. Les musées de Crimée (la réserve historique et culturelle de Kertch, qui a ensuite été intégrée au musée de Crimée orientale, le musée central de Tauride, la réserve historique et culturelle de Bakhtchissaraï et Chersonèse de Tauride) et l’Ukraine ont revendiqué leurs droits sur les objets exposés venant de la péninsule. À cet égard, l’université d’Amsterdam, qui supervise les travaux du musée Allard Pearson, a suspendu la procédure de transfert des objets de valeur jusqu’à ce qu’un accord soit conclu entre les parties ou que la question soit résolue sur le plan juridique.

En juin 2023, la Cour suprême des Pays-Bas a confirmé la décision de la Cour d’appel d’Amsterdam sur le transfert de la collection d’or scythe à l’Ukraine. Le 27 novembre, le Service national des douanes de l’Ukraine a déclaré que l’or scythe avait été amené à Kiev et que le processus de dédouanement avait commencé. Le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a déclaré que la collection d’artefacts appartenait à la Crimée et devait être conservée dans les musées de Crimée. De son côté, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a qualifié le transfert de la collection d’or scythe à l’Ukraine de décision illégitime et inadmissible, et d’un véritable vol.

TASS