Les restrictions sur les importations de diamants russes entrent en vigueur en Occident

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Les restrictions sur les importations de diamants russes dans les pays du G7 et les restrictions sur les livraisons de diamants dans l’Union européenne adoptées dans le cadre de son douzième volet de sanctions contre la Russie entrent en vigueur le 1er janvier 2024. Les experts interrogés par TASS doutent néanmoins de l’efficacité de ces limitations.

Les pays du G7 ont annoncé en décembre des restrictions sur les importations de diamants produits ou traités en Russie à partir du 1er janvier 2024. À partir du 1er mars 2024, ces restrictions s’élargiront aux diamants russes traités dans d’autres pays. Une déclaration commune adoptée à l’issue d’une rencontre virtuelle des dirigeants du G7 évoque leur entente de créer d’ici le 1er septembre 2024 un “mécanisme fiable” de vérification et de certification de diamants au sein du G7.

Plus tard, l’Union européenne a adopté son douzième volet de sanctions contre la Russie en raison de l’opération militaire spéciale en Ukraine. Plus précisément, il comprend l’interdiction des importations de diamants extraits, traités ou produits en Russie. Ces restrictions visent les diamants naturels et synthétiques non-industriels, ainsi que la bijouterie contenant des diamants. Le Conseil de l’UE a statué que l’interdiction des importations entrerait en vigueur le 1er janvier 2024 et serait introduite progressivement entre le 1er mars et le 1er septembre 2024.

L’opinion d’analystes

“Ce mécanisme [de vérification et de certification de diamants] n’existe pas pour l’instant et n’existera pas d’ici le 1er mars voire le 1er septembre. Ce fait signifie déjà la possibilité de maintenir certaines livraisons grises”, estime Alexeï Kalatchiov, analyste de Finam. Selon lui, si ce mécanisme se base sur “des méthodes techniques d’identification de l’origine des pierres”, il sera possible de l’introduire rapidement, mais il s’agit d’une technologie coûteuse et pas très efficace. Dans le même temps, si le mécanisme de suivi de diamants est basé sur les technologies de blockchain, il sera pratiquement impossible de le contourner, “car il ne sera pas lié à une pierre physique, mais à son histoire confirmée qu’il est impossible de falsifier, alors que les pierres n’ayant pas de “passeport” numérique confirmé par une blockchain seront automatiquement visées par l’interdiction”. Toutefois, la mise en œuvre de ce mécanisme prendra des années, et beaucoup de choses pourraient donc changer avant cette date.

Boris Krasnojenov, directeur du département d’analyse des marchés des titres d’Alfa Bank, précise quant à lui que l’industrie des diamants “n’est pas restée les bras croisés”, alors que les sanctions revêtent de plus en plus un caractère “cosmétique”. Les entreprises qui font face aux sanctions redirigeront leurs livraisons vers d’autres zones et il est difficile d’isoler la Russie du commerce international des diamants, car elle assure 35% de la production mondiale et dispose de 40% des réserves confirmées, ajoute l’analyste.

“Les diamants constituent une partie relativement peu importante des exportations russes, et les principaux risques liés à cette mesure concernent l’entreprise russe Alrosa. Je doute cependant que cette interdiction ne soit pas contournée de telle ou telle manière compte tenu du fait que la Russie est l’un des principaux fournisseurs de diamants sur le marché international”, constate Olga Belenkaïa, directrice du département de l’analyse macroéconomique de Finam.

TASS