Vladimir Zelenski a déclaré que son décret interdisant les négociations avec le président russe Vladimir Poutine était dicté par les circonstances au moment de sa signature et a évoqué une nouvelle fois sa disposition à négocier avec Moscou.
“Pourquoi j’ai signé ce décret. […] Il y avait de nombreux processus politiques à l’ombre avec l’implication de nos députés, de députés européens et des États-Unis. […] J’ai interdit à tout le monde de mener des négociations”, a-t-il indiqué, interrogé sur un éventuel changement de sa position au sujet du décret interdisant les négociations avec Vladimir Poutine. La vidéo de sa conférence de presse commune avec la présidente moldave Maia Sandu, en visite à Kiev, a été publiée par le bureau de Vladimir Zelenski.
Il a ajouté ne rien savoir sur le format que pourraient prendre les pourparlers de paix, mais a dit penser que ceux-ci réuniraient l’Ukraine, les États-Unis, l’Europe et la Russie.
Les autorités ukrainiennes ont maintenu jusqu’ici une rhétorique intransigeante sur la participation de Moscou aux négociations de paix et ont tenté, avec le soutien de l’Occident, de convoquer des conférences de “paix” auxquelles la Russie n’était pas invitée. Le ministère des Affaires étrangères russe a noté que ces réunions avaient tourné au fiasco parce qu’elles “ne pouvaient pas constituer la base d’une paix durable”.
La rhétorique de Kiev a commencé à changer après la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, qui a déclaré son intention de mettre rapidement fin au conflit ukrainien. Après son investiture, il a annoncé son souhait de parler au président russe et a fait des déclarations retentissantes, affirmant notamment que Vladimir Zelenski lui avait fait part de sa disposition à conclure un accord pour stopper le conflit.
Le 23 janvier, Vladimir Zelenski a dit admettre l’éventualité de négociations avec Vladimir Poutine à condition que Donald Trump garantisse la sécurité de l’Ukraine. Il a également admis que les négociations pourraient démarrer même si l’Ukraine n’exigeait pas le retour dans ses frontières de 2022, ce sur quoi Kiev a jusqu’ici insisté comme condition sine qua non, et même si l’Ukraine ne revenait pas aux frontières de 2022.
L’interdiction de négocier
Les autorités russes ont déclaré à plusieurs reprises qu’elles étaient prêtes à négocier un règlement du conflit. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a attiré l’attention sur le fait que les principaux obstacles étaient l’impossibilité de négociations avec Vladimir Poutine, qui est consacrée législativement par un décret de Vladimir Zelenski, ainsi que les initiatives ukrainiennes prouvant le détachement complet de Kiev des réalités existantes.
Vladimir Poutine a pour sa part souligné que Moscou n’avait jamais refusé une résorption diplomatique du conflit, à la différence de Kiev. Il a rappelé que le mandat présidentiel légitime de Vladimir Zelenski avait expiré et qu’il était par conséquent important de comprendre à qui avoir affaire à Kiev pour signer des documents juridiquement contraignants. Selon lui, il est sans doute impossible d’avoir des négociations sérieuses dans le cadre du décret d’interdiction.
TASS