Revue de presse Russie – Service d’information TASS
De nouvelles propositions visant à saisir les actifs souverains gelés de la Russie seront présentées lors du sommet du G7 en juin, rapporte Nezavissimaïa Gazeta. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a annoncé des progrès dans la mise en place de mécanismes d’appropriation des fonds russes, du jamais-vu dans l’histoire des relations internationales. Entre-temps, l’Occident prend de plus en plus conscience des effets négatifs de la saisie des avoirs russes gelés. Après tout, l’argent russe est investi dans des obligations des principaux gouvernements européens. Outre un dangereux précédent international, la saisie de quelques centaines de milliards d’euros causera donc des dommages matériels à l’économie de l’UE.
La discussion sur le sort des avoirs russes gelés se poursuit depuis le début du conflit ukrainien. Les pays du G7 et de l’UE ont gelé environ 260 milliards d’euros d’actifs russes, dont plus de 190 milliards d’euros sont bloqués sur la plateforme internationale Euroclear en Belgique.
“La pression exercée par les États-Unis s’est intensifiée ces derniers mois, car la Maison-Blanche ne peut pas obtenir l’approbation du Congrès pour financer une augmentation de l’aide militaire à l’Ukraine”, explique Olga Belenkaïa de chez Finam. “Contrairement aux politiciens américains, les fonctionnaires des principaux États européens et les dirigeants de la BCE [Banque centrale européenne] sont prudents quant aux propositions visant à confisquer les actifs souverains russes, car ils craignent que cela ne sape la confiance internationale, n’entraîne une fuite des capitaux étrangers de l’Europe et n’affecte négativement la stabilité de la monnaie unique européenne. En guise d’alternative, le Conseil de l’UE a approuvé un règlement exigeant qu’Euroclear conserve les bénéfices provenant des actifs russes sur des comptes séparés. Ces bénéfices seraient alors taxés à un taux élevé pour ensuite être versé à l’Ukraine. La Commission européenne s’attend à ce que 15 milliards d’euros de revenus provenant des actifs de la Banque centrale russe bloqués dans l’UE soient générés de cette manière d’ici 2027”, précise la spécialiste.
“La principale raison de la préoccupation des pays est liée au fait que si les actifs russes sont confisqués, des risques similaires peuvent survenir pour d’autres États. L’Arabie saoudite, la Chine et d’autres pays devront alors chercher d’autres juridictions pour préserver leur capital”, souligne de son côté Ivan Ermokhine de l’Académie russe de l’économie nationale et du service public.
Les mesures prises par des pays occidentaux à l’égard des actifs russes pourraient en outre provoquer une fuite des fonds étrangers en raison de la violation des droits de propriété des détenteurs d’actifs, ajoute Anton Poliakov de l’université des finances. “La confiscation des actifs russes peut créer un précédent qui affectera négativement le marché européen en raison du non-respect de la règle simple de l’investissement, à savoir la rentabilité, la fiabilité et la liquidité de l’investissement”, explique-t-il.