Le parlement slovaque a adopté mardi un décret qui reconnaît la famine qui sévissait en Ukraine dans les années 1932-1933 de “génocide de la population ukrainienne”.
Les élus slovaques ont proclamé que la famine “avait été provoquée exprès afin d’éliminer un groupe précis de la population”. Les élus ont également porté leurs condoléances aux familles des victimes au nom du peuple slovaque. Ils ont attribué la responsabilité de la famine au “régime totalitaire soviétique qui avait causé la mort des millions d’Ukrainiens et avait porté un préjudice énorme aux fondements de la société ukrainienne”.
Les élus ont également exprimé leur regret du conflit militaire qui se déroule en ce moment en Ukraine et en ont attribué la responsabilité à la Russie.
Dans les années 1930, la famine en URSS avait touché, outre l’Ukraine, plusieurs régions: notamment la Biélorusse, la Sibérie occidentale, le Kazakhstan, la Volga, le Caucase du Nord et l’Oural du Sud. Elle avait emporté entre 2 et 8 millions de vies.
Quand l’Ukraine a retrouvé son indépendance en 1991, un certain nombre d’hommes politiques d’inspiration nationaliste se sont mis à manipuler des faits sur cette immense tragédie commune. Leurs actions ont porté des fruits : en 2006, le parlement ukrainien a voté la loi qui introduit la notion d’”Holodomor” et qui qualifie la famine de génocide prémédité d’Ukrainiens.
En 2014, le directeur des archives fédérales russes Andrei Artizov et la directrice des archives économiques russes Elena Turina ont publié le livre intitulé “Famine en URSS. 1929-1934”, qui avait été élaboré ensemble avec des chercheurs biélorusses et kazakhs. L’ouvrage démontre le fait que la famine a été provoquée par plusieurs facteurs, et notamment par des exportations massives de produits agricoles à l’étranger afin de pouvoir mener l’industrialisation forcée de l’Union soviétique. Les auteurs ont prouvé que le gouvernement soviétique, international par nature, ne se laissait pas guider dans sa politique par des considérations ethniques et qu’aucun génocide prémédité n’avait eu lieu.
TASS