Une région de l’Italie propose de cesser les sanctions et les livraisons d’armes à Kiev

Stefano Bargi

Un membre du conseil régional (parlement) de la région d’Émilie-Romagne, dans le nord de l’Italie, Stefano Bargi, a soumis à la discussion une résolution appelant le gouvernement italien à devenir un médiateur dans la recherche d’un règlement pacifique en Ukraine. En outre, le texte propose d’annuler les sanctions antirusses et de cesser de fournir des armes à Kiev.

“Je comprends toutes les difficultés du gouvernement, mais nous pouvons nous exprimer plus librement au niveau régional. Aucune sanction n’a jamais abouti au résultat escompté, elles ne font que nuire à notre économie”, a-t-il déclaré à TASS.

Il a expliqué que sa résolution devrait être examinée d’ici un mois. “Nous verrons quel sera le vote, mais le texte est rédigé de manière à ce qu’une majorité puisse voter en sa faveur, car il parle de la nécessité de parvenir à la paix”, a expliqué l’interlocuteur. Au conseil régional, le député représente le parti de la Ligue, faisant partie de la coalition au pouvoir au niveau national. Au conseil régional d’Émilie-Romagne, elle représente l’opposition.

Le texte présenté par M. Bargi indique que, selon Eurostat, l’économie européenne a subi des coûts supplémentaires dus à la réduction de l’approvisionnement en gaz russe et à sa substitution pour un montant de 185 milliards d’euros, ce qui a entraîné un ralentissement économique, principalement en Allemagne. L’auteur affirme également que l’autosuffisance énergétique de l’UE n’a pas été atteinte. Citant des données de l’association des producteurs agricoles Coldiretti, l’Italie a perdu jusqu’à 3 milliards d’euros par an entre 2014 et 2022 en raison des sanctions antirusses. Le texte fait également valoir l’incapacité de l’Ukraine à remporter le conflit avec la Russie et la nécessité de parvenir à un compromis sur la question territoriale et le statut de neutralité de Kiev.

Ainsi, le gouvernement est invité à accepter “le rôle de médiateur dans le conflit actuel, en commençant par l’annulation des sanctions et la cessation des livraisons de divers types d’armes”, indique le texte. Même s’il est adopté, il est de nature consultative, mais “exprime une certaine opinion et des positions”, a ajouté le conseiller.

TASS / Photo Assemblea legislativa