Tant qu’Emmanuel Macron sera président en France, il ne faut pas s’attendre à un dégel dans les relations entre Paris et Moscou, estime l’historien Édouard Husson, professeur à l’université de Cergy-Pontoise et fondateur de l’association Institut Brennus.
“Je comprends très bien que les dirigeants russes ne le prennent plus au téléphone”, a-t-il remarqué dans une interview à un correspondant de TASS en constatant un “comportement contradictoire” du chef de l’État français. Si petite que soit la Hongrie en comparaison avec la France, Viktor Orban est pris au sérieux alors qu’Emmanuel Macron non, a ajouté à cet égard l’expert.
D’après ses prévisions, les résultats des législatives ne changeront pas la donne, car c’est le président que s’occupe surtout des affaires étrangères. L’historien a également déploré l’abandon des traditions gaullistes de la diplomatie française, qui a été américanisée au cours des deux dernières décennies. Laurent Fabius, qui était ministre des Affaires étrangères sous François Hollande, a commencé “à réfléchir en termes de noir et blanc”, à insister pour qu’on prenne parti dans un conflit, “alors que la vieille tradition française, c’est une tradition de médiation, c’est une tradition d’indépendance”, déclare l’interlocuteur de l’agence.
Selon lui, des pressions très fortes auraient été exercées sur le Rassemblement national de la part de l’ambassade américaine ces derniers mois pour que les représentants de l’extrême-droite française soutiennent plus clairement l’Otan et la guerre en Ukraine, alors que Marine Le Pen “garde une ambiguïté” et ne veut pas s’aligner.
Emmanuel Macron va s’arranger de sorte que son gouvernement soit composé de personnes qui soutiennent la ligne dominante occidentale en ce qui concerne aussi bien la crise ukrainienne que le conflit moyen-oriental, appréhende Édouard Husson.
TASS