La Vadar demandera à Josep Borrell de réagir aux propos de Petr Pavel sur les Russes

Petr Pavel

L’Association pour la prévention de la discrimination et de l’isolation des Allemands russes et des compatriotes russophones en Allemagne (Vadar) demandera au chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, d’évaluer les propos du président tchèque, Petr Pavel, selon lesquels les Russes dans les pays occidentaux devaient être “surveillés de beaucoup plus près”. C’est ce qu’indique un communiqué de presse de la Vadar publié lundi et dont l’agence TASS a pu prendre connaissance.

“La Vadar prépare actuellement des demandes à l’intention du gouvernement allemand et du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, afin de connaître leur position sur la déclaration de Petr Pavel et les faits de violations des droits de l’homme au niveau national”, peut-on lire dans le communiqué de presse.

La Vadar a publié une déclaration en lien avec les propos du président tchèque, attirant l’attention sur le fait que M. Pavel avait établi un parallèle avec la population japonaise aux États-Unis, qui avait été placée sous un régime de surveillance stricte au début de la Seconde Guerre mondiale. L’association a rappelé que les autorités américaines s’étaient par la suite excusées pour la création de camps d’internement pour les Japonais.

“Je ne peux pas expliquer le fait que, pour Petr Pavel, cette honte nationale pour les États-Unis soit restée un sujet d’imitation. Il me semble qu’en faisant référence aux Japonais en Amérique, il suggère exactement de jeter les Russes dans des camps. C’est ce qui ressort du contexte de sa déclaration”, a déclaré Ulrich Oehme, président de la Vadar. “Je demande au Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, de prendre clairement position sur cette violation flagrante des droits de l’homme. Je considère que les déclarations du politicien tchèque relèvent d’une russophobie flagrante, sans rapport avec l’expérience historique et politique”.

Auparavant, le président tchèque Petr Pavel avait déclaré dans une interview que “tous les citoyens russes vivant dans les pays occidentaux doivent être surveillés de manière beaucoup plus rapprochée qu’auparavant”, rappelant qu’il s’agissait de l’approche utilisée par les États-Unis à l’égard des citoyens japonais arrivés dans le pays au début de la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, la porte-parole du président, Markéta Rehakova, a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un “internement ou d’une quelconque persécution”, mais d’une surveillance des Russes “qui présentent des facteurs de risque”.

TASS